Les hommes ne sont ni des machines, ni des animaux parce qu’ils n’échangent pas uniquement des informations ni des affects. Ils échangent des paroles humaines, libres. Les hommes étant libres, ils sont aussi faillibles, ils peuvent se tromper ou mentir aux autres, et les échanges importants ont besoin de témoins. Par exemple lors d’un mariage, ou lors d’un procès, ou lors d’un emprunt bancaire. Mais ces témoins sont des hommes, faillibles eux aussi. L’humanité s’enlise par manque de vérité ; même avec des tribunaux faisant appel à deux témoins, le langage reste néanmoins vicié, ce qui est désespérant. Alors, depuis la nuit des temps, les hommes jurent au nom de la divinité !
Le Coran aborde ce problème :
« Ô les croyants ! Quand la mort se présente à l’un de vous, le testament sera attesté par deux hommes intègres d’entre vous /…/. Vous les retiendrez (les deux témoins), après la Salat, puis, si vous avez des doutes, vous les ferez jurer par Allah : "Nous ne faisons aucun commerce ou profit avec cela, même s’il s’agit d’un proche, et nous ne cacherons point le témoignage d’Allah. Sinon, nous serions du nombre des pécheurs". Si l’on découvre que ces deux témoins sont coupables de péché, deux autres plus intègres, parmi ceux auxquels le tort a été fait, prendront leur place et tous jureront par Allah : "En Vérité, notre témoignage est plus juste que le témoignage de ces deux-là; et nous ne transgressons point. Sinon, nous serions certainement du nombre des injustes" » (Sourate « La table servie » 5, 106-107).
On jure donc par Dieu. Mais qu’en est-il si Dieu est rusé (sourate « Les ’A ‘râfs » 7, 99) ? Est-ce que Dieu a besoin d’être rusé comme un homme ? N’est-il pas angoissant que Dieu puisse être rusé et nous tromper ?
La position de Jésus (‘Issa) est : « Que votre langage soit : Oui? Oui, et Non? Non : ce qu'on dit de plus vient du Mauvais [Rajîm, le Maudit] » (Matthieu 5, 37). Certes, certaines choses doivent être cachées sans qu’il y ait là une tromperie. Jésus (‘Issa) dit en effet : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles devant les porcs, de crainte qu'ils ne les piétinent, puis se retournent contre vous pour vous déchirer » (Mt 7, 6).
Quand Pilate interroge Jésus (‘Issa) pour le juger : « Es-tu leur roi ? /.../ Qu’as-tu fait ? », Jésus (‘Issa) répond qu’il est venu « rendre témoignage à la vérité » : « Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jean 18, 37). A l’opposé, Pilate n’est pas ferme dans la vérité qu’il ne veut pas entendre : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jean 18, 38). Jésus (‘Issa) est le témoin fidèle et vrai qui a enduré une mort cruelle en témoignage de la vérité.
Il nous témoigne de la Vérité qui est en Dieu et qui est Dieu.
Jésus a une place unique dans le langage humain et ses disciples ont suivi son exemple. Ils sont morts martyrs pour la vérité ; auraient-ils fabriqué un faux témoignage ou de faux évangiles ?
Cet enseignement est si important aujourd’hui où il y a tant de mensonges, où on nous manipule, où on nous maintient dans la peur pour nous rendre esclaves. Eh bien, non, tournons-nous vers Jésus, lui qui est la vérité « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6).