Béatitudes, Esprit filial

Travail pour les étudiants de l'institut Foi vivifiante

Lectures bibliques :

Mt 5, 1-12 et Lc 6, 20-26.

Exercices :

1) Donnez trois exemples du lien entre les béatitudes et le décalogue (Deutéronome 5 ou Exode 20).

2) Donnez trois exemples de la manière dont Marie a vécu les béatitudes.

3) Faites un lien entre les paroles des Béatitudes et les paroles du Notre Père.

4) Dieu est joie. Que veut-on dire par « esprit filial » ?

Etude :
Françoise Breynaert, Parcours biblique : Le berceau de l'Incarnation (imprimatur), Parole et silence 2016, p. 294-309
Disponible en librairie et sur internet, à la Procure (merci de privilégier les librairies catholiques).

Parcours biblique -52- Les Béatitudes

Parcours biblique -53- L'Esprit filial

Les Béatitudes

            Il y a deux versions des Béatitudes, celle de Matthieu, avec huit béatitudes (Mt 5, 1-12), et celle de Luc, avec quatre béatitudes et quatre malédictions (Lc 6, 20-26) ou plutôt quatre invectives car il ne s’agit pas de condamner mais de mettre en garde afin de sauver.

            Commençons par Matthieu. Les quatre premières béatitudes sont une attitude du cœur profond, les quatre suivantes sont engagées dans l’action concrète ; les premières préparent les dernières. De plus, comme le dit Benoît XVI, « les Béatitudes révèlent le Christ lui-même, elles nous appellent à entrer dans la communion avec le Christ »[1].

            Heureux les pauvres en esprit ! C’est l’homme qui reçoit tout… avec une humilité qui ne compte pas uniquement sur soi-même, mais développe une ouverture du cœur qui a ouvert toute grande les portes au Christ. La récompense est immédiate : le royaume des cieux est à eux ! Jésus, qui est « le pauvre qui n’a pas où reposer sa tête » (Mt 8, 20), nous devance…

            Heureux les doux ! La douceur augmente la capacité d’accueil du prochain, c’est pourquoi les doux possèderont la terre (Mt 5, 4). Et nous contemplons Jésus « devenez mes disciples car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29)… La Béatitude des doux reprend le psaume 37 [36],11. Elle fait écho à la prophétie de Zacharie annonçant un roi humble, monté sur un âne, et qui fera disparaître le char de guerre (Za 9, 9-10). Jésus a accompli cette prophétie. Et ceci nous conduit à la septième béatitude, active, celle des artisans de paix. Jésus nous incorpore dans sa mission, car il est l’Artisan de paix qui donne la paix à la terre par la réconciliation avec Dieu, une paix universelle.

            Heureux les affligés, ils seront consolés. L’affliction, la compassion du cœur prépare les béatitudes actives, à la manière de Jésus qui avait compassion des foules avant de se faire leur bon berger…

            La béatitude de ceux qui pleurent s’interprète avec le livre d’Ezéchiel qui nous parle d’un châtiment de Jérusalem avant lequel un homme vêtu de lin doit marquer d’un tau (une sorte de croix) le front des hommes « qui gémissent et qui pleurent sur toutes les abominations qui se pratiquent au milieu d’elle » (Ez 9, 4) afin qu’ils soient épargnés du châtiment. Il s’agit de ceux qui ne se rendent pas complice de l’injustice mais qui, au contraire, en souffrent. Leur tristesse assigne une limite au pouvoir du mal, et s’oppose à l’engourdissement des consciences. A ceux-là, le Christ promet la consolation.

            Ceux qui pleurent deviennent, en travaillant pour la vérité, « les persécutés (8° béatitudes, actives). A ceux qui pleurent, Jésus promet la consolation ; à ceux qui sont persécutés, le royaume de Dieu : il s’agit d’être « sous la protection du pouvoir de Dieu et dans la sécurité de son amour, telle est la véritable consolation »[2].

            La quatrième béatitude, « heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, ils seront rassasiés » (Mt 5, 6), est la béatitude des hommes de désir. Dans l’Ancien Testament, Daniel était un homme de désir (Dn 10, 11) ; de même Marie et Joseph, les apôtres, etc. Cette soif de la justice est aussi une soif de la vérité. Est-il équivalent de pratiquer la vengeance, les ablutions rituelles, les idées dominantes d’une société ? La quatrième béatitude invite à quitter ses habitudes pour rechercher ce qui est véritablement juste. Elle conduit à la persécution « pour la justice » (7° béatitudes, active). Avant nous, Jésus est le persécuté, celui qui souffre par amour pour Dieu, avec la secrète joie d’être toujours uni à Dieu son Père.

            La parole « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). La miséricorde, en hébreu « Hessed », n’est pas un sentiment mais elle implique des actes, les œuvres de miséricorde que nous pouvons lire en Mt 25, 35-38. Elles sont corporelles et spirituelles : nourrir de pain, et nourrir de la vérité en instruisant ; donner à boire, et conduire aux sources de la grâce ; revêtir d’un vêtement, et couvrir une faute ; visiter le malade, et accompagner dans la solitude ; aller voir le prisonnier, et conseiller les hésitants. Ajoutons Mt 26, 10 : ensevelir les morts, et, au sens figuré, avertir les pécheurs, pour qu’ils ressuscitent (Lv 19, 17-19). La miséricorde se déploie chaque fois qu’un pécheur est pardonné et qu’un disciple pardonne à quelqu’un. Elle se déploie aussi dans la parabole du Bon Samaritain qui a pitié et prend soin de l’homme blessé sur le bord de la route. Si nous pillons les pays pauvres, nous blessons leur cœur de sorte qu’ils finissent par croire que la corruption est normale… Si nous prenons soin des autres, nous obtenons aussi la joie fraternelle. Si nous pardonnons aux autres, Dieu aussi nous pardonne, et notre cœur est purifié. C’est une béatitude ! C’est tellement vrai : on est si heureux quand on aide les autres, ou quand on a réussi à poser un acte de pardon…

 

            « Heureux les purs de cœurs, ils verront Dieu » (Mt 5, 8). Il s’agit d’une béatitude active (littéralement les purs de cœurs et non pas les cœurs purs). La pureté est le fruit d’une activité, celle de jardiner son âme pour éviter les convoitises (orgueil, envie, désirs de la chair). On pense à la pureté des affections, à la pureté du corps… Ce thème est aussi présent dans le psaume 23 [24] : « Qui montera sur la montagne du Seigneur ? Et qui se tiendra dans son lieu saint ? L’homme aux mains nettes, au cœur pur : son âme ne se porte pas vers des riens, il ne jure pas pour tromper ». Le psaume 14 [15] développe cette perspective, de sorte que l’on peut dire que la condition pour voir Dieu est tout simplement le contenu du décalogue. De plus, dans la bouche du Christ, avoir le cœur pur et voir Dieu, c’est entrer dans les dispositions du Fils, jusque dans sa Passion et sa résurrection. Jésus est le véritable cœur pur qui, de ce fait, contemple Dieu en permanence. Ceci nous conduit aux dernières béatitudes, les béatitudes des persécutés, et nous conduit aussi au cœur de Jésus, son cœur de Fils, qui reçoit la gloire du Père.

            Dans les Béatitudes se profile la foi en Jésus Fils de Dieu et Rédempteur : Jésus est capable de donner le bonheur qu’il annonce. Il est attentif aux pauvres, comme Dieu lui-même s’est révélé à travers tout l’Ancien Testament ; heureux les pauvres. Jésus multiplie les pains et nourrit de sa propre parole ; il peut dire « heureux les affamés ». Jésus purifie les cœurs par le pardon et fait voir Dieu en sa personne ; heureux les cœurs purs. Jésus, fils de l’homme persécuté apporte aux disciples la persécution, mais il peut dire « heureux êtes-vous », parce que lui, en tant que Fils de l’homme, il détient le jugement final.

            Après les Béatitudes, viennent ces paroles : « Vous êtes le sel de la terre. /…/ Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13-14). Les premières béatitudes, dans le cœur, se rapportent au sel qui relève le goût des aliments et les conserve, il est discret… Les béatitudes actives se rapportent à la lumière, visible de toute la ville…

            Les Béatitudes de Matthieu, il y a en réalité 10 paroles (9 « heureux » et 1 « réjouissez-vous »), font écho au décalogue. Déjà, rappelons-le, le décalogue se situait dans une perspective de bonheur (un collier du bonheur Dt 1-6…). En outre, Jésus fait explicitement référence aux moindre préceptes : « Celui donc qui violera l'un de ces moindres préceptes, et enseignera aux autres à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le Royaume des Cieux » (Mt 5, 19). Les moindres préceptes du décalogue (Dt 5, 21) concernent la triple convoitise qui contient le germe de l’adultère (désirer la femme), du meurtre (envier la maison, c’est envier l’honneur), et du vol. Préceptes qui se prolongent dans le sermon sur la montagne (Mt 5-7) par l’enseignement sur l’adultère du cœur, les injures, l’aumône…

            Les Béatitudes, que l’on pourrait appeler voie illuminative, prolongent le décalogue, voie purgative. « Ainsi la Loi nous servit-elle de pédagogue jusqu'au Christ » (Ga 3, 24), et Jésus vient non pour abolir, mais accomplir (Mt 5, 7). On peut observer des colliers thématiques avec le décalogue[3] : Première parole : Dieu libère les esclaves ; béatitude : réjouissez-vous ! Tu n’auras pas d’autres dieux, jusqu’à la récompense d’être persécuté par les faux prophètes. Tu ne prononceras pas en vain le nom de Dieu, heureux ceux qui font les œuvres de miséricorde ! Honore ton père et ta mère pour avoir longue vie sur la terre, heureux les doux, ils posséderont la terre ! Tu ne tueras pas, ce n’est qu’un commencement : heureux les artisans de paix ! Tu ne commettras pas d’adultère alors tu pourras vivre (activement) la béatitude : heureux les purs de cœurs ! Tu ne voleras pas, il faut commencer par ne pas voler pour vivre la béatitude des persécutés de ceux qui agissent pour la justice. Tu ne feras pas de témoignages mensongers, et, heureux êtes vous quand on dira faussement toutes choses contre vous. Les convoitises, mentionnées à la fin du décalogue, sont les désirs, les désirs doivent être bien orientés : heureux les affamés et assoiffés de justice !

            Matthieu situe les Béatitudes sur la montagne : « Voyant les foules, il gravit la montagne, et quand il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui » (Mt 5,1) ; tandis que le texte de Luc se situe semble-t-il en contrebas, « Descendant alors avec eux, il se tint sur un plateau » (Lc 6, 17).

            Les béatitudes de Luc (Lc 6, 20-26) sont en situation existentielle, et insistent sur l’aspect social, en opposant pauvre et riches, affamés et repus, pleurant et riant, persécutés et faux prophètes. Il y a des péchés collectifs, il y a aussi une construction collective… A certaines périodes, en certains lieux, le royaume s’approche.

 

[1] J. RATZINGER BENOIT XVI, Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 95

[2] J. RATZINGER BENOIT XVI, Ibid., p. 109

[3] Cf. Retraite biblique n°1 d’un prêtre lazariste.

Accueillir Jésus dans un esprit filial, attirés par le Père…

            Dans l’Ancien Testament, on a appelé Dieu « El Shaddaï », le Dieu de la steppe, « Adonaï », « Elohim »… Dieu est aussi appelé YHWH, « Je suis qui je serai »… Depuis les prophètes Osée et Isaïe, Dieu est aussi appelé « Père ». Il veille à procurer du pain, une terre, mais aussi la conversion intérieure jusqu’à la joie de la sainteté, de la vie en Sa présence… Citons par exemple ce verset d’Isaïe : « Pourtant tu es notre père. Si Abraham ne nous a pas reconnus, si Israël ne se souvient plus de nous, toi, YHWH, tu es notre père, notre rédempteur, tel est ton nom depuis toujours. Pourquoi, YHWH, nous laisser errer loin de tes voies et endurcir nos cœurs en refusant ta crainte ? […] Ah ! Si tu déchirais les cieux et descendais » (Is 63, 16-17. 19). En disant cela, Isaïe ne peut pas imaginer l’Incarnation mais simplement une visite de Dieu (et une fin du monde). Cependant, l’esprit filial, l’amour du Père, conduit à accueillir l’Incarnation, et à reconnaître en Jésus le Verbe incarné.

           

            Les premiers disciples de Jésus, d’abord venus en esprit de pénitence auprès de Jean Baptiste, cherchaient à faire la volonté de Dieu ; l’aveugle guéri avait une droiture qui le rendait capable de voir la grandeur de Jésus et d’accueillir la révélation de son origine.

            Jésus a dit : « Nul ne peut venir à moi si mon Père ne l’attire » (Jn 6, 44). La foi en Jésus n’est pas seulement une question d’arguments ni de signes miraculeux, elle relève d’un « attrait ». Nul ne vient à Jésus, c’est-à-dire nul ne vient à la foi en Jésus vrai Dieu et vrai homme, si le Père ne l’attire. Jésus a dit aussi : « Ils seront tous enseignés par Dieu » (Jn 6, 45 cf. Is 54, 13) : c’est Dieu qui enseigne le mystère de l’Incarnation.

 

            Jésus enseigne la prière du Notre Père, qui a une version courte en Luc et une version longue en Matthieu.

            Les éléments qui semblent absents en Luc (Lc 11, 2-4) sont présents dans la suite du chapitre de Luc. La demande « que ta volonté soit faite », absente en Luc, est exprimée dans la suite : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l'observent ! » (Lc 11, 28) ; la demande « Délivre-nous du Malin » est exprimée dans la suite (Lc 11, 11-13), où le Malin est décrit comme l’auteur des contrefaçons (pour confondre le pain et les pierres sur le feu, l’œuf et le scorpion en boule, le poisson et le serpent dans l’eau…). La demande essentielle est finalement l’Esprit Saint (Lc 11, 13).

            La version longue de Matthieu (Mt 6, 6-13) commence au cœur de la Trinité : « Notre Père qui est dans les cieux que ton nom soit sanctifié » : le nom de Dieu, c’est aussi le Fils de Dieu (les expressions « Père glorifie ton nom » Jn 12, 28, et « Père glorifie ton Fils » Jn 17, 1 sont parallèles), et le sanctificateur, c’est l’Esprit Saint.

            Les trois prières, « que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite » sont « sur la terre, comme au ciel ». La prière du Notre Père est ainsi comparable à l’ascension de la sainte montagne…

            « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour » (5 pains ! Pain d’orge à partager, pain de la Parole de Dieu, de la volonté divine, de l’Eucharistie, de l’Esprit Saint).

            La volonté de Dieu, c’est que nous soyons sauvés et que nous nous aimions les uns les autres, d’où la prière : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ».

            Le règne de Dieu advient lorsque nous n’entrons plus dans les tentations, ainsi nous prions « ne nous laisse pas entrer dans la tentation ».

            Que ton nom soit sanctifié est accompli lorsque nous sommes délivrés de l’antithèse, le Malin : « délivre-nous du Malin ».

 

            Pour accueillir l’esprit filial, attirés par le Père, citons encore ce passage :

« Jésus dit : "Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que Je Suis et que je ne fais rien de moi-même, mais je dis ce que le Père m’a enseigné, et celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît." Comme il disait cela, beaucoup crurent en lui. Jésus dit alors aux Juifs qui l’avaient cru : "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera". » (Jn 8, 28-32)

           

            Observons ce qui se passe. Beaucoup de Juifs croient en Jésus quand ils perçoivent l’unité de Jésus avec le Père, une unité qui provient à la fois de sa divinité et de son humanité totalement obéissante à la volonté divine, obéissance jusqu’à cette élévation encore mystérieuse du Fils de l’homme. Ceux qui croient adhèrent à une révélation qui touche leur manière d’être des hommes : ils se laissent attirer par le Père, par le désir d’unir leur volonté à celle du Père, comme Jésus. C’est parce qu’ils ont déjà une disposition à l’esprit filial que ces Juifs reconnaissent Jésus et croient en lui. En croyant en Jésus le Fils, ils le suivent déjà dans son union au Père, et cette vérité les libère : ils entrent dans la liberté de Dieu.

           

            C’est bien dans la même ligne que Jésus, se comparant au bon berger, ajoute : « les brebis connaissent sa voix » (Jn 10, 4). Ce qui signifie que les disciples reconnaissent la voix de Jésus comme une voix familière, correspondant à leur identité profonde. Jésus, qui est à la fois le Fils de l’homme et le Fils de Dieu est reconnu par les hommes créés à l’image de Dieu.

 

            Peu avant sa Passion, Jésus s’adresse aux grands prêtres et aux anciens du peuple et leur dit une parabole où il se compare au fils unique du maître de la vigne. Pour recueillir le fruit de sa vigne, le maître envoie ses serviteurs puis il envoie son fils. « Mais les vignerons, en voyant le fils, se dirent par-devers eux: Celui-ci est l’héritier : venez ! Tuons-le, que nous ayons son héritage. Et, le saisissant, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Lors donc que viendra le maître de la vigne, que fera-t-il à ces vignerons-là ? » (Mt 21, 39-40).

            Par cette parabole, Jésus indique quelle est la motivation de ceux qui rejettent l’Incarnation. C’est une volonté d’avoir « l’héritage », d’avoir ce qui appartient à Dieu. Il y a une manière d’être religieux en voulant garder le contrôle de tout alors que Dieu est un Père qui sait corriger nos défauts lorsqu’on lui fait confiance, un Père qui sait pourvoir à nos besoins, un Père qui prépare pour nous une demeure au Ciel. Celui qui veut garder le contrôle de tout devient ignorant de l’amour et de la grâce, il n’est pas un fils. Celui qui veut garder le contrôle de tout en arrive à tuer le Fils !

            Accueillir l’Incarnation fait grandir l’esprit filial en nous jusqu’à une intimité incroyable. « Dieu envoya son Fils, né d’une femme, […] afin de nous conférer l’adoption filiale » (Ga 4,4-5). Le Père envoie son Fils ; par conséquent, le Fils préexiste à sa vie selon la chair : sa conception a été une Incarnation. « Abba » est un mot araméen signifiant Papa. C’est ce mot que Jésus utilise pour parler à son Père le soir de l’agonie à Gethsémani (Mc 15, 36). C’est aussi ce mot que l’Esprit Saint inspire aux chrétiens : « Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père ! » (Ga 4,6). Et cet Esprit Saint rend le disciple conforme au Fils jusqu’à la suivre dans sa Passion et sa résurrection, jusque dans la gloire des fils de Dieu qui doit se révéler.

 

Date de dernière mise à jour : 11/07/2019