Syrie : Soufanieh, Saydnaya...

Les Actes des apôtres nous enseignent que la Syrie a reçu la présence de Pierre et de Paul et qu’elle fut évangélisée par Barnabé.

Histoire / Archéologie /patristique

Tortosa : Notre Dame de Tortosa fut construite, d’après la tradition, sur une chapelle édifiée par saint Pierre avec une icône de saint Luc. Beaucoup de guérisons et de miracles en ce lieu sont racontés par la tradition. Mais ce sanctuaire fut ensuite saccagé et abandonné, réduite à l’état d’étable. En 1914 les Turcs en firent une caserne. Actuellement, c’est un musée national. L’icône miraculeuse a été ramenée par les croisés à Chypre, dans l’abbaye appelée Notre Dame de Tortosa.  

Saint Ephrem dit « le syrien » est originaire de Nisibe (aujourd’hui Nusaybin, au sud de l’actuelle Turquie).

A Homs, un vase du V° siècle porte l’image du Christ, de saints et de la Vierge Marie entourée de deux archanges.

On ne peut pas parler de Damas sans évoquer :
Saint Sophrone, patriarche de Jérusalem en 634-638 est né à Damas vers 560 .
Saint André de Crète est né aussi à Damas vers 650.
Saint Jean Damascène est né à Damas vers 675, et il fut un éloquent défenseur des images, à cause du mystère de l’Incarnation, il fut aussi un grand théologien de l’Assomption de Marie. Découvrir sa méditation vaut la visite d’une cathédrale…

Mais la Syrie est devenue un pays musulman, avec seulement une minorité de 500.000 chrétiens de rite greco-orthodoxe, maronite ou catholique romain.

Saydnaya (25 km de Damas)

Actuellement, le sanctuaire principal est celui de Saydnaya (25 km de Damas). Un couvent de moniales orthodoxes est situé à côté. La première construction daterait de l’empereur Justinien vers l’an 547. Il contient de précieux manuscrits et icônes, et l’une d’elle est dite avoir été écrite par Saint Luc, appelée « Chahoura » ce qui signifie « celle qui est renommée ».

Au temps des Croisés, c’était une étape obligée. Et les chroniqueurs parlent d’un parfum qui se dégageait de l’icône.

Il est très fréquenté actuellement. La supérieure du couvent témoigne actuellement des guérisons fréquentes, de miracles devenant habituels, et pour des personnes de toutes croyances.

Durant la guerre, il y a eu des attaques ciblées contre les chrétiens pour les faire fuir de la région. En 2016 : « le monastère fortifié de Saydnaya a traversé la bataille comme le symbole d’une Syrie chrétienne insubmersible ».

La guerre

Il est vrai que les chrétiens ont été les premières cibles des islamistes mais cela relève d’une machinerie islamiste qui dépasse nos frontières de vider le Moyen-Orient de ses chrétiens. Le premier acte que les djihadistes avaient commis, dès le début de la guerre, était de marquer les maisons des chrétiens pour qu’ils partent. Ils occupaient ensuite les maisons libérées de leurs habitants.
Cette guerre est une guerre par procuration sur notre territoire. Les petits groupes qui ont pris les armes dans le but d’imposer des lois islamiques avaient besoin d’une aide extérieure pour pouvoir agir sur plusieurs fronts car la majorité des Syriens notamment les sunnites n’ont pas adhéré à leur camp. C’est ainsi que nous avons vu venir en Syrie tous les extrémistes du monde entier.
Face à ces horreurs, beaucoup parmi le peuple syrien, toutes confessions confondues, forment ce que nous appelons « la défense nationale », pour soutenir l’armée syrienne et combattre avec elle pour défendre leurs villages, leur intégrité et leur pays. Le Syrien est un citoyen patriote. C’est pour cela qu’il n’y a pas eu de scission au sein de la société syrienne ; même quand la guerre fait rage à Damas, chrétiens et musulmans continuaient à vivre ensemble et à faire front commun.
(Entretien avec Mme Roueida. Khoury, présidente de l’association Chrétiens de Syrie pour la Paix. http://www.eecho.fr/syrie-entretien-avec-roueida-khoury/)

Soufanieh (Damas) : un message pour l'unité

Soufanieh est un quartier populaire de Damas où Mirna a reçu des effusions d’huile d’olive puis des stigmates, et un message du ciel pour l’unité des chrétiens et le dialogue inter-religieux. L’enquête suit son cours.

Kazan

La Cathédrale de l'icône de Notre Dame de Kazan, aussi appelée cathédrale de Kazan, est une église orthodoxe située sur la Place Rouge à Moscou, et c’est là que l'icône de Kazan fut transportée pour y être vénérée à Moscou, au cœur de la nation russe.
Quand Saint Petersbourg devient la capitale, l’icône y est transportée ; le tzar laisse simplement une belle copie à Moscou. En 1936 l'église fut détruite pour des raisons idéologiques. Pendant l'époque communiste, l'icône originale de Kazan fut vendue, elle passa en Pologne, en Angleterre puis à Fatima ; elle fut redonnée à la Russie par la volonté de Jean-Paul II en 2004 ; elle ne fit qu’un bref passage à Moscou avant de retourner à son lieu d’origine, à Kazan.

Myrna et l'huile.

A Soufanieh le 22 novembre 1982, Myrna Al-Akhras, née en 1964 au Liban, chrétienne de rite grec-catholique, mariée depuis six mois à un orthodoxe, Nicolas Nazzour, quarante-deux ans, coiffeur de formation, rend visite à sa belle-sœur malade. Soudain, un liquide huileux coule des mains de Myrna. Une femme propose d’oindre le corps de la malade : aussitôt, elle s’en trouve mieux.
Le 27 novembre 1982, Myrna remarque à son domicile qu’une petite image de la Vierge à l’Enfant (Notre-Dame de Kazan), achetée par son mari lors d’un séjour en Bulgarie et placée dans un cadre en plastique, brille anormalement. Elle voit un liquide couler, semblable à de l’huile d’olive. Son époux fait le même constat. Décontenancé, Nicolas part prévenir des amis en demandant à son épouse de n’ouvrir à personne. Myrna reçoit alors en locution : « Ma fille, Marie [Myrna], ne crains pas, je suis avec toi. Ouvrez les portes, ne privez personne de ma vue. »
Le 15 décembre 1982, vers vingt trois heures, la Vierge apparaît à Myrna pour la première fois.
« Mes enfants, souvenez-vous de Dieu, car Dieu est avec nous. Vous, vous connaissez toutes choses, et vous ne connaissez rien [...]. Mais viendra le jour ou` vous connaîtrez tout comme Dieu me connaît. Je vous ai donné de l’huile plus que vous n’en avez demandé et je vous donnerai quelque chose de bien plus fort que l’huile. Repentez-vous et ayez foi et souvenez-vous de moi dans votre joie. Annoncez mon Fils, l’Emmanuel. Qui l’annonce est sauvé. Qui ne l’annonce pas, sa foi est vaine. Aimez-vous les uns les autres. Je ne demande pas de l’argent aux Eglises, ni de l’argent à distribuer aux pauvres, je demande l’amour. Ceux qui distribuent leur argent aux pauvres et aux Eglises sans avoir l’amour, ceux-là ne sont rien. Je visiterai davantage les maisons. Car ceux qui vont à l’église, quelquefois, n’y vont pas pour prier. Moi, je ne demande pas que vous me construisiez une église, mais un lieu de prière. Donnez. Ne privez personne de ceux qui demandent secours. »

La phrase de la Vierge «Je visiterai les maisons davantage» était restée incompréhensible. Mais cette phrase a pris tout son sens à partir d'octobre 1983, date à laquelle de l'huile a commencé à suinter de centaines d'images de l'icône de Soufanieh, aussi bien à Damas qu'un peu partout ailleurs, et que les gens ont commencé à prier devant les images qui leur avaient donné ce signe.

Le dimanche 19 décembre 1982, Myrna voit la Vierge pour la quatrième fois et reçoit ces paroles : « Je vous fais une demande, un mot que vous graverez dans votre mémoire, que vous répéterez toujours : “Dieu me sauve, Jésus m’éclaire, le Saint-Esprit est ma vie, c’est pourquoi je ne crains rien.” »

Le message et la passion de l'unité

Le jeudi 24 mars 1983, à vingt et une heures trente, la Vierge apparaît pour la cinquième fois, sur la terrasse. Myrna reçoit ce message fondamental sur l’unité :

« L’Eglise est le royaume des cieux sur la terre. Qui l’a divisée pèche, et qui s’est réjouit de sa division a péché. Qui l’a divisée n’a plus d’amour en lui. Rassemblez. Je vous dis : “Priez, priez, priez.” Vous, vous apprendrez aux générations les mots d’unité, d’amour et de foi. Priez pour les habitants de la terre et du ciel. »

A la fin d’octobre 1983, des durillons apparaissent sur les mains de Myrna. Dans l’après-midi du vendredi 25 novembre 1983, les plaies des stigmates s’ouvrent simultanément au côté gauche, aux mains et aux pieds. Myrna reste consciente. Vers vingt-trois heures, les plaies ont complètement cicatrisé sans suppuration ni infection. Elles ne laissent aucune croûte. Huit médecins ainsi que Mgr Stéphanos Haddad, archevêque grec-orthodoxe, ont examiné les stigmates de Myrna, apparus à quatre autres reprises : les jeudis saints de 1984, 1987, 1990 et 2001, c’est-à-dire à chaque fois que catholiques et orthodoxes ont célébré Pâques ensemble. Le 31 mai 1984, le Christ adresse un premier message à Myrna :

« Ma fille, Je suis le Commencement et la Fin. Je suis la Vérité, la Liberté et la Paix [...]. Vis ta vie, douce et indépendante. Que les fatigues entreprises pour Moi ne te brisent pas [...]. Prie avec adoration, car la Vie éternelle mérite ces souffrances [...]. »

J'ai personnellement fait une petite étude sur l'unité de la date de Pâque, c'est par ici... 

Attitude de l’Eglise

Le 15 octobre 1999, Mgr Accogli a inauguré à Rome, via Aurelia, le « Centre Notre-Dame-de-Soufanieh » pour l’unité des chrétiens et le dialogue inter-religieux, en présence de cardinaux et d’évêques.  

Prière pour l’unité chrétienne
Seigneur, qui, à la veille de mourir pour nous, as prié pour que tous tes disciples soient parfaitement un, comme Toi en Ton Père et Ton Père en Toi, fais-nous ressentir douloureusement l'infidélité de notre désunion.
Donne-nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter ce qui se cache en nous d'indifférence, de méfiance et même d'hostilité mutuelles.
Accorde-nous de nous rencontrer tous en Toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l'unité des Chrétiens, telle que Tu la veux, par les moyens que Tu veux. En Toi, qui es la charité, fais-nous trouver la voie qui conduit à l'Unité dans l'obéissance à Ton amour et à Ta vérité.
Amen.

www.soufanieh.com

 

Damas : Saint Jean Damascène († 750)

Saint Jean Damascène (†vers 750) introduit une distinction très claire entre culte d'adoration (ou latrie), dû seulement à Dieu, et culte de vénération que l’on doit nourrir envers la Vierge sainte.

“Comme celui que nous adorons est Dieu, un Dieu qui n’est pas venu du non-être à l’existence, mais qui est éternel engendré de l’éternel, qui dépasse toute cause, parole, idée soit de temps soit de nature, c’est la Mère de Dieu que nous honorons et vénérons. »

Jean Damascène, homélie sur la nativité et l’Assomption,

Source chrétienne n° 80, Paris, Cerf, 1961, p. 161 :

Hom in Dormitionem II. 15, 744 A

 

Saint Jean Damascène a suggéré une forme de dévotion mariale qui ressemble beaucoup à la consécration à la bienheureuse Vierge, pratiquée dans la pitié mariale contemporaine :

“Nous aussi, aujourd’hui, nous nous tenons en ta présence, o Souveraine, Oui, je le répète, Souveraine, Mère de Dieu et Vierge : nous attachons nos âmes à l’espérance que tu es pour nous, comme à une ancre absolument ferme et infrangible, nous te consacrons notre esprit, notre âme, notre corps, chacun de nous en toute sa personne : nous voulons t’honorer par des psaumes, des hymnes, des cantiques inspirés, autant qu’il est en nous : car te rendre honneur selon ta dignité dépasse nos forces. […]

Il suffit, en réalité, à ceux qui gardent pieusement ta mémoire, d’avoir le don inestimable de ton souvenir : il devient le comble de la joie impérissable. De quelle allégresse n’est-il pas rempli, de quels biens, celui qui a fait de son esprit la secrète demeure de ton très saint souvenir ?

Voilà le témoignage de notre reconnaissance, les prémices de nos discours, l’essai de notre misérable pensée, qui, animée par ton amour, a oublié sa propre faiblesse. Mais reçois avec bienveillance notre ardent désir, sachant qu’il va plus loin que nos forces.

Jette les yeux sur nous, o Souveraine excellente, mère de notre bon Souverain ; gouverne et conduis à ton gré notre destinée, apaise les mouvements de nos honteuses passions, guide notre route jusqu’au port sans orages de la divine volonté ; et gratifie-nous de la félicité future, cette douce illumination par la face même du Verbe de Dieu, qui s’est incarné par toi.

Avec lui, au Père, gloire, honneur, force, majesté et magnificence, en la compagnie de l’Esprit très saint, bienveillant et vivifiant, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen »  

(Jean Damascène, Première homélie sur la nativité et l’Assomption, Source chrétienne n° 80, Paris, Cerf, 1961, p. 121 :  Hom in Dormitionem I,14, PG 96,716 AB)

 

Date de dernière mise à jour : 01/04/2020