Chemin de croix

1e station : Jésus est condamné à mort

 

« Pilate lui dit : "Donc tu es roi ?"

Jésus répondit :

"Tu le dis : je suis roi.

Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde,

que pour rendre témoignage à la vérité.

Quiconque est de la vérité écoute ma voix."

Pilate lui dit : "Qu’est-ce que la vérité ?" » (Jn 18,37-38)

 

            « Le drame de Pilate se cache dans la question : Qu’est-ce que la vérité ? Ce n’était pas une question sur la nature de la vérité, mais une question existentielle sur son rapport à la vérité. C’était une tentative de se dérober à la voix de la conscience qui lui ordonnait de reconnaître la vérité et de la suivre. […]

            Tout au long des siècles, la négation de la vérité a engendré souffrance et mort. Ce sont les innocents qui paient le prix de l’hypocrisie humaine. Les demi-mesures ne sont pas suffisantes. Il ne suffit plus de se laver les mains. La responsabilité pour le sang du juste demeure. C’est pour cela que le Christ a prié avec tant de ferveur pour ses disciples de tous les temps : Père, consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. (Jn 17,17) » (St Jean Paul II, Chemin de croix du Colisée, vendredi saint 2000)

 

2e station : Jésus est chargé de sa croix

 

« Et il sortit, portant sa croix » (Jn 19,17)

 

« Sur la croix il y a la souffrance, sur la croix il y a le salut, sur la croix il y a une leçon d’amour. O Dieu, celui qui t’a une fois compris ne désire rien d’autre, ne cherche rien d’autre. La croix est signe d’un amour sans limite. » (Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

3e station : Jésus tombe pour la première fois

 

« Tous, comme des moutons, nous étions errants,

chacun suivant son propre chemin,

et le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à tous. » (Is 53,6)

 

« Jésus tombe et se relève. C’est ainsi que le Rédempteur du monde s’adresse sans prononcer un mot à tous ceux qui tombent. Il les exhorte à se relever. » (Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

« Mon Dieu, je t’ai dit toutes les peines de ma vie,

tu sais combien de larmes j’ai versées.

Mes ennemis s’acharnent à me perdre,

contre moi ils assemblent leur conseil.

A mes bienfaits ils ne répondent que par le mal,

à mon amour que par la haine.

Je suis en butte à l’indifférence et aux sarcasmes,

mais je reste fidèle à la prière. »

(Psautier de St François, 1, 1-4)

4e station : Jésus rencontre sa mère

 

« Vous serez consolés. » (Is 66,13)

 

            « Parce qu’elle est Mère, Marie souffre profondément. Toutefois, maintenant aussi elle répond comme elle avait répondu alors à l’Annonciation : Que tout se passe pour moi selon ta parole. De cette façon elle prend maternellement dans ses bras la croix avec le divin condamné.

            Sur le chemin de la croix, Marie se manifeste comme Mère du Rédempteur du monde. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

« En cette chair je souffre, en elle je sauve. Ne pleure donc pas, mère, crie plutôt ainsi : C’est volontairement qu’il endure sa Passion, mon fils et mon Dieu ! » (Romanos le Mélode, Hymne 35, 6)

5e station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix

 

« Et ils requièrent, pour porter sa croix,

Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus,

qui passait par là, revenant des champs. » (Mc 15,21)

 

« Simon de Cyrène reçoit un don. Il en est devenu digne. Ce qui aux yeux de la foule pouvait offenser sa dignité lui a, au contraire, conféré une nouvelle dignité dans la perspective de la Rédemption. Le Fils de Dieu l’a fait participer d’une manière singulière à son œuvre salvifique. Simon en est-il conscient ? L’évangéliste Marc identifie Simon de Cyrène comme étant le "Père d’Alexandre et de Rufus" (Mc 15,21). Si les fils de Simon de Cyrène étaient connus de la première communauté chrétienne, on peut penser que lui aussi, précisément tandis qu’il portait sa croix, a cru au Christ. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

6e station : Véronique essuie le visage de Jésus

 

« Qui regarde vers lui resplendira

et sur son visage point de honte. » (Ps 34,6)

 

« Le Rédempteur du monde donne à Véronique une image authentique de son visage. Le voile sur lequel reste imprimé le visage du Christ devient un message pour nous. Il dit en un sens : Voilà comment toute action bonne, tout geste de véritable amour envers le prochain renforce en celui qui l’accomplit la ressemblance avec le Rédempteur du monde. Les actes d’amour ne passent pas. Tout geste de bonté, de compréhension, de service, laisse dans le cœur de l’homme un signe indélébile, qui le rend toujours plus semblable à Celui qui "se dépouilla lui-même, en prenant la condition de serviteur" (Ph 2,7). Ainsi se forme l’identité de l’homme, son vrai nom. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

« Je te conjure, ô mon Sauveur, de marquer de ton précieux sang toutes tes plaies dans mon cœur, afin que j’y lise sans cesse tes douleurs et ton amour. Que par le fidèle souvenir de ta Passion, le fruit de tes souffrances soit renouvelé dans mon âme, et que ton amour s’y augmente chaque jour, jusqu’à ce que je parvienne à toi qui es le trésor de tous les biens et de toutes les joies, que je te supplie de me donner, ô très doux Jésus, dans la vie éternelle. Ainsi soit-il. » (Ste Brigitte, 12e oraison)

 

7e station : Jésus tombe pour la deuxième fois

 

« Car Dieu a tant aimé le monde

qu’il a donné son Fils unique,

afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,

mais ait la vie éternelle. » (Jn 3,16)

 

« Seigneur Jésus, toi qui tombes sous le poids du péché de l’homme et qui te relèves pour le prendre sur toi et l’effacer, donne-nous, à nous hommes faibles, la force de porter la croix de chaque jour et de nous relever de nos chutes, pour transmettre aux générations qui viendront l’Evangile de ta puissance salvifique. A toi, Jésus, soutien de notre faiblesse, la louange et la gloire pour les siècles. Amen. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

« Mon enfant, donne-moi le poids de tes péchés, ils t’écrasent tant ! Tu as l’impression que tu n’as pas la force de te lever, et même quand tu y parviens, tu es trop faible pour ne pas retomber immédiatement : alors tu y stagnes dans la peine et la souffrance. Je suis venu te relever, pour prendre ce terrible fardeau qui t’écrase au point de te désespérer ; donne-moi simplement tes péchés peu importe leur horreur. Je viens, non pas te condamner, mais pour tout oublier. Viens à moi dans la confession ! Ne t’inquiète pas si tu l’as délaissée, peut-être depuis des années, ni même si tu ne sais pas par où commencer. Viens au prêtre, explique tes difficultés et demande lui de t’aider, ainsi viens souvent à moi. » (Sr Josépha, Chemin de croix)

 

8e station : Jésus console les femmes de Jérusalem

 

« Mais, se retournant vers elles, Jésus dit :

"Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi !

pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! » (Lc 23, 27)

« Ô Christ, toi qui es venu en ce monde pour visiter tous ceux qui attendent le salut, fais que notre génération reconnaisse le temps où elle est visitée et qu’elle ait part aux fruits de ta Rédemption. Ne permets pas qu’il faille pleurer sur nous et sur les hommes du nouveau siècle parce que nous avons repoussé la main du Père miséricordieux. A toi, Jésus, né de la Vierge Fille de Sion, honneur et gloire pour les siècles éternels. Amen. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

9e station : Jésus tombe pour la troisième fois

 

« Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,

il aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12)

 

« Jésus avait dit à ses disciples qu’il était venu non pour être servi mais pour servir (cf. Mt 20,28). Au cénacle, en s’abaissant jusqu’à terre et en leur lavant les pieds, il avait d’une certaine manière voulu les habituer à cette humiliation de sa personne. […] Ce condamné, qui succombe sous le poids de la croix tout près du lieu de son supplice, nous dit : "Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" (Jn 14,6) » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

10e station : Jésus est dépouillé de ses vêtements, abreuvé de vinaigre et de fiel

 

« Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ;

il en goûta et n’en voulut point boire. » (Mt 27,34)

 

« Il ne veut pas de calmants, qui auraient obscurci sa conscience durant l’agonie. […] Conscience et liberté : telles sont les caractéristiques imprescriptibles d’un agir pleinement humain. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

« O Jésus ! Douceur des cœurs, suavité des esprits, par l’amertume du fiel et du vinaigre que tu as goûtés sur la croix pour l’amour de nous, accorde-moi de recevoir dignement ton Corps et ton Sang précieux pendant ma vie et à l’heure de ma mort, pour servir de remède et de consolation à mon âme. Ainsi soit-il.» (Ste Brigitte, oraison 7)

 

11e station : Jésus est cloué sur la croix

 

« Et moi, une fois élevé de terre,

j’attirerai tous les hommes à moi. » (Jn 12,32)

 

« Dans son corps, comme dans son esprit très sensible, le Christ soufre d’une manière indicible. Comment expliquer que, de génération en génération, cette terrible vision ait pu attirer des foules innombrables de personnes qui ont fait de la croix la caractéristique de leur foi ? D’hommes et de femmes qui, au cours des siècles, ont vécu et ont donné leur vie en regardant ce signe ?

Du haut de la croix le Christ attire par la puissance de l’amour, de l’Amour divin, qui ne s’est pas soustrait au don total de soi ; de l’amour infini, qui a élevé de terre sur l’arbre de la croix le poids du corps du Christ, pour compenser le poids de l’antique faute ; de l’amour sans limites, qui a comblé tout le manque d’amour et qui a permis à l’homme de se réfugier à nouveau dans les bras du Père miséricordieux.» (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

12e station : Jésus meurt sur la croix

 

« Et Jésus disait : "Père, pardonne-leur :

ils ne savent ce qu’ils font." » (Lc 23,33)

« Au plus vif de la Passion, le Christ n’oublie pas l’homme, et en particulier il n’oublie pas ceux qui sont la cause directe de sa souffrance. Il sait que l’homme, plus que toute autre créature, a besoin d’amour ; qu’il a besoin de la miséricorde qui, en cet instant, se répand sur le monde. » (Jean Paul II, vendredi saint 2000)

(silence)

 

« Et il lui dit : "En vérité, je te le dis,

aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis." »

(Lc 23,42)

« La promesse d’une nouvelle vie. Tel est le premier effet de la passion et de la mort imminente du Christ. Une parole d’espérance pour l’homme. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

(silence)

 

« Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle,

le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : "Femme, voici ton fils."

Puis il dit au disciple : "Voici ta mère."

Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit comme sienne. »

(Jn 19,26-27)

« C’est son testament pour les personnes les plus chères à son cœur. Son testament pour l’Eglise. En mourant, Jésus veut que l’amour maternel de Marie embrasse tous ceux pour qui Il donne sa vie, l’humanité entière. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

(Silence)

 

 « Jésus dit : "J’ai soif" »

(Jn 19,28)

« Parole où transparaît la terrible soif qui brûle tout son corps. C’est la seule parole qui manifeste directement sa souffrance physique. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

(Silence)

 

« Et vers la neuvième heure, Jésus clama en un grand cri :

"Eli, Eli, lema sabachtani", c’est-à-dire :

"Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?" »

(Mt 27,46, cf. Ps 22,2)

« Malgré sa teneur, la phrase met en évidence son union profonde avec son Père. Dans les derniers instants de sa vie sur la terre, Jésus se tourne vers son Père. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

(Silence)

 

« Voici l’heure où s’accomplit l’œuvre de la rédemption. La mission pour laquelle il est venu sur la terre a atteint son but. Le reste appartient au Père : "Père entre tes mains, je remets mon esprit" (Lc 23,46). Ayant dit cela, il expira. "Le rideau du temple se déchira en deux…" (Lc 27,51). Le Saint des Saints du Temple de Jérusalem s’ouvre au moment même où y entre le Prêtre de la Nouvelle et Eternelle Alliance. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

13e station : On a remis entre les mains de la Mère le corps sans vie de son Fils

 

« On a remis entre les mains de la Mère le corps sans vie de son Fils. Les Evangiles ne disent pas ce qu’elle a éprouvé en cet instant. C’est comme si les Evangélistes, par ce silence, voulaient respecter sa douleur, ses sentiments et ses souvenirs. Ou simplement comme s’ils ne s’estimaient pas capables de les exprimer.

Salut Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut. […] Tourne donc vers nous tes regards de miséricorde, et après cet exil, montre-nous Jésus, l’enfant béni de ton sein.

Obtiens-nous la grâce de la foi, de l’espérance et de la charité, afin, que, comme toi, nous sachions nous aussi persévérer au pied de la croix jusqu’à notre dernier souffle. A ton Fils, Jésus, notre Sauveur, avec le Père et avec l’Esprit Saint, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen. » (St Jean Paul II, vendredi saint 2000)

 

« Béni soit le Seigneur, Dieu d’Israël

qui rachète nos âmes par son sang très saint,

il n’abandonne aucun de ceux qui espèrent en lui.

Et nous savons qu’il reviendra,

il fera régner la justice sur la terre. »

(Psautier de St François, 6,15-16)

 

14e station : Le corps de Jésus est mis au tombeau

 

« En vérité, en vérité, je vous le dis,

si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,

il demeure seul ;

mais s’il meurt,

il porte beaucoup de fruit. »

(Jn 12,24)

 

« Avec la mise au tombeau du corps sans vie de Jésus, au pied du Golgotha, l’Eglise commence la veillée du Samedi saint. Cette veillée s’achèvera avec la rencontre près du tombeau, le tombeau vide du Sauveur. […]

Le tombeau vide est le signe de la victoire définitive de la vérité sur le mensonge, du bien sur le mal, de la miséricorde sur le péché, de la vie sur la mort. » (Jean Paul II, vendredi saint 2000)


Extraits de Françoise Breynaert, Extraits de : Maranathons de prière, éditions Sakramento, préface Mgr Léonard.

Foi-vivifante.fr

 

Date de dernière mise à jour : 16/07/2020