Françoise BREYNAERT, La prière de libération, avec la Bible et les saints. A usage laïc ou pendant la confession. Edition Parole et Silence, Paris 2017 (Nihil obstat et imprimatur de Paris, préface de Mgr Colomb).
Préface
Toute guérison est une libération. A lui seul le titre de cet ouvrage est un programme et nous ouvre déjà les chemins vers lesquels son auteur nous invite à engager nos pas. Mais quelle est cette guérison dont il s’agit ? Quelles sont ces douleurs dont il faut nous libérer ? Guérison du corps et libération des maladies qui peuvent l’atteindre, ou guérison de l’âme et libération de toutes ces souffrances intérieures qui trop souvent nous blessent? Il nous faut dépasser cette dichotomie et nous savons bien que si la médecine a toute sa place dans les situations de maladie, elle ne peut, à elle seule, résoudre tous les maux qui nous accablent. C’est la personne tout entière, corps et âme qu’il s’agit de guérir. C’est un des mérites de ce livre que de nous le rappeler.
Le bonheur de l’homme, c’est de connaitre Dieu. Se détourner de Lui, c’est perdre de vue la fin pour laquelle nous avons été créés. Errant ainsi sans but, nous chercherons alors dans toutes sortes de croyances la réponse aux questions qui nous habitent. Prisonniers de ces interrogations et de ces doutes nous ne parviendrons pas à trouver la paix à laquelle nous aspirons. Pour obtenir notre guérison, il nous faudra passer d’abord par une libération qui toujours sera première.
C’est ce chemin que Françoise Breynaert nous invite à parcourir. Evoquant l’histoire du Peuple de Dieu telle qu’elle nous est rapportée par la Bible, elle nous ouvre un large horizon.
Rejetant toute pratique qui s’apparenterait à la magie ou à la divination, elle nous présente la sortie d’Egypte comme archétype de toute libération, nous rappelant l’importance du désert et de la marche en avant qui nous oriente vers ce bonheur que Dieu veut pour nous. Le Décalogue nous permettra de poursuivre cette marche en demeurant fidèles à l’amour libérateur de Dieu. Après avoir souligné le rôle fondamental des prophètes qui vont mettre en lumière l’action libératrice de Dieu à travers toute l’histoire de son peuple, Françoise Breynaert, nous fait parvenir au cœur de son exposé. Il n’est de prière vraie que celle qui nous ouvre à l’action libératrice de Dieu. Le Christ va nous libérer de tous ces liens qui nous avaient détournés de notre vocation première. En nous tournant vers lui, nous nous tournons vers Dieu. C’est lui qui nous « réoriente » vers ce Dieu à l’image duquel nous avons été créés. En nous libérant de notre péché, il nous apporte la guérison.
L’auteur nous invite à rentrer dans l’intelligence des Evangiles. Le salut apporté par Dieu est à notre portée. Encore nous faut-il demeurer vigilants et veiller à ne pas laisser ouvertes ces portes ou ces fissures de l’âme par lesquelles le Mal qui en a été chassé cherche toujours à s’introduire. Le Seigneur nous propose salut et guérison mais nous gardons notre liberté et avons encore à nous engager dans le combat spirituel. Le salut ne se fera pas sans nous qui avons encore à coopérer à cette action libératrice de Dieu.
Françoise Breynaert va ensuite nous entrainer dans ce travail, n’oubliant pas de rappeler le lien étroit entre la libération individuelle et la Rédemption du monde. On ne saurait dissocier ces deux aspects de l’unique œuvre de salut de Dieu.
Dans une dernière partie, l’ouvrage met à notre disposition plusieurs prières rassemblées à notre intention. Rappelons-le une fois encore : il ne s’agit pas là de rites magiques qui à coup sûr nous délivreraient de nos peines, mais bien de prières adressées à Dieu et qui supposent de notre part que nous entrions dans cette Alliance qui nous est proposée. Enfin, avant d’achever, il nous est proposé une réflexion intéressante sur l’usage que nous pouvons faire de ces prières et la manière de les mettre en œuvre. C’est toujours en lien étroit avec le mystère de l’Eglise corps du Christ que nous devons réfléchir. C’est le monde entier qui est appelé à devenir corps mystique du Christ et il n’y a pas de libération véritable sans un acte d’union au Christ rédempteur. Tel est le propos de ce petit ouvrage. Puisse-t- il aider tous ses lecteurs à entrer dans ce mouvement de retour et d’orientation vers Dieu en n’oubliant pas qu’ainsi c’est au salut du monde que nous coopérons.
+ Georges Colomb
évêque de la Rochelle et Saintes
Le 16 février 2017