Chapelet de l’Esprit Saint

Le chapelet de l’Esprit Saint a été créé en Angleterre au XIX siècle par les Franciscains, et approuvé par le pape Léon XIII. C’est une prière dans laquelle notre méditation s’appuie sur le soutien matériel d’un chapelet et d’un ensemble de prières vocales, l’essentiel étant, bien entendu, la rencontre avec le Saint Esprit que favorise cette prière.

La prière du chapelet de l’Esprit Saint consiste à méditer successivement sur les groupes des cinq mystères suivants :

Première méditation

1- L’Esprit Saint en Marie, lors de l’Incarnation

2- L’Esprit Saint manifesté au Baptême de Jésus au Jourdain

3- L’Esprit Saint conduisant Jésus au désert

4- L’Esprit Saint promis par Jésus et attendu par les apôtres

5- La venue de l’Esprit Saint à la Pentecôte

 

Deuxième méditation

1- Le Saint Esprit dans la Sainte Trinité

2- Le Saint Esprit en Notre Seigneur Jésus-Christ

3- Le Saint Esprit en Marie

4- Le Saint Esprit dans l’Eglise

5- Le Saint Esprit en chaque baptisé

 

En pratique, après le signe de croix, on dit: Je crois en Dieu, Notre Père et trois Gloire au Père

 

Enoncer alors le premier mystère de la série sur laquelle on va méditer; puis, sur chaque petit grain, dire lentement:

«Viens, Esprit Saint, remplis les cœurs de tes fidèles, et fais-les brûler du feu de ton amour»

(7 petits grains ou 10 petits grains).

 

Sur les gros grains, dire la prière suivante:

« Envoie ton Esprit, et tout sera créé. Et tu renouvelleras la face de la terre ».

 

Prions: « O Dieu, qui as instruit les cœurs de tes fidèles par la lumière du Saint Esprit, donne-nous de goûter, par ce même Esprit, ce qui est bien, et de bénéficier sans cesse de tes divines consolations. Par Jésus-Christ, Notre Seigneur. Amen »

 

Première méditation

Méditations tirées de l’encyclique de saint Jean Paul II, Dominum et vivificantem (1986), abréviation (DV).

1- L’Esprit Saint en Marie, lors de l’Incarnation

Selon Luc, lors de l’annonciation de la naissance de Jésus, Marie demande: "Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ?", et elle reçoit cette réponse: "L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu" (Lc 1,34-35).
Matthieu raconte directement : "Telle fut la genèse de Jésus Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph: or, avant qu’ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint" (Mt 1,18). Troublé par cet état de choses, Joseph reçut, durant son sommeil, l’explication suivante : "Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus: car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés" (Mt 1,20-21).
Aussi l’Eglise, depuis les origines, professe-t-elle le mystère de l’Incarnation, ce mystère central de la foi, en se référant à l’Esprit Saint. Ainsi s’exprime le Symbole des Apôtres: "Il a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie". Ce n’est pas autrement que le Symbole de Nicée-Constantinople atteste : "Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme". "Par l’Esprit Saint" s’est fait homme celui dont l’Eglise proclame, selon les termes du même Symbole, qu’il est le Fils de même nature que le Père : "Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré, non pas créé". Il s’est fait homme "en prenant chair de la Vierge Marie".
Voilà ce qui s’accomplit "quand vint la plénitude du temps" (Ga 4,4-5).

2- L’Esprit Saint manifesté au Baptême de Jésus au Jourdain

« Au bord du Jourdain, Jean, fils de Zacharie et d’Elisabeth, annonce la venue du Messie et administre le baptême de pénitence. Il dit : "Pour moi, je vous baptise avec de l’eau, mais vient le plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales: lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu" (Lc 3,16). Jean-Baptiste annonce le Messie-Christ non seulement comme celui qui "vient" dans l’Esprit Saint, mais aussi comme celui qui "porte" l’Esprit Saint, comme Jésus le révélera mieux au Cénacle. /…/
Quand tout le peuple fut baptisé et tandis que Jésus, ayant reçu le baptême, se trouvait en prière, "le ciel s’ouvrit, et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe" (Lc 3,21-22) et, en même temps, "voici qu’une voix venue des cieux disait: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur" (Mt 3,17). /…/ (c’est le mystère de la Personne même du Messie qui est exalté. Il est glorifié parce qu’il est Fils de la complaisance divine. La voix d’en haut dit : "Mon Fils". » (DV 19)

3- L’Esprit Saint conduisant Jésus au désert

« Jésus, rempli d’Esprit Saint, revint du Jourdain et il était mené par l’Esprit à travers le désert durant 40 jours, tenté par le diable. » (Luc 4, 1-2)
« Beaucoup de personnes et beaucoup de communautés prennent davantage conscience de ce que, malgré tout le progrès vertigineux de la civilisation technico-scientifique, et quels que soient les conquêtes effectives et les objectifs réalisés, l’homme est menacé, l’humanité est menacée. Face à ce péril, et plus encore en éprouvant de l’inquiétude devant une réelle décadence spirituelle de l’homme, des individus et des communautés entières, comme guidés par un sens intérieur de la foi, cherchent la force capable de relever l’homme, de le sauver de lui-même, de ses erreurs et de ses illusions, qui souvent rendent nocives ses propres conquêtes. Et ainsi ils découvrent la prière, dans laquelle se manifeste l’"Esprit qui vient au secours de notre faiblesse" (Rm 8, 26). » (DV 65)

4- L’Esprit Saint promis par Jésus et attendu par les apôtres

« La veille de sa passion et de sa mort, Jésus adressa aux apôtres ces paroles : "Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils... Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais, l’Esprit de vérité"(Jn 14, 13-14). Cet Esprit de vérité, précisément, Jésus l’appelle le Paraclet - et Parakletos veut dire "consolateur", et aussi "intercesseur" ou "défenseur". » (DV 3)

5- La venue de l’Esprit Saint à la Pentecôte   

« L’Esprit Saint, dans son lien mystérieux de divine communion avec le Rédempteur de l’homme, est celui qui assure la continuité de son œuvre : il reçoit ce qui est du Christ et le transmet à tous, il entre sans cesse dans l’histoire du monde en venant dans le cœur de l’homme. Il devient là, comme le proclame la Séquence liturgique de la solennité de la Pentecôte, le véritable "père des pauvres, dispensateur des dons, lumière de nos cœurs" ; il y devient l’"hôte très doux de nos âmes" que l’Eglise salue sans cesse au seuil de l’intériorité de tout homme. Il apporte, en effet, "repos et réconfort" au milieu des fatigues, du travail des bras et du travail de l’esprit humain ; il apporte "repos" et "soulagement" au milieu de la chaleur du jour, au milieu des préoccupations, des luttes et des dangers de toute époque ; il apporte enfin la "consolation", lorsque le cœur humain pleure et connaît la tentation du désespoir./…/ En priant ainsi, sans cesse l’Eglise professe sa foi : il y a dans notre monde créé un Esprit qui est un Don incréé. C’est l’Esprit du Père et du Fils : comme le Père et le Fils, il est incréé, immense, éternel, tout-puissant, Dieu, Seigneur. » (Jean Paul II, Dominum et vivificantem 67)

 

Deuxième méditation

Méditations tirées de l’encyclique de saint Jean Paul II, Dominum et vivificantem (1986), abréviation (DV).

1- Le Saint Esprit dans la Sainte Trinité

« Il est caractéristique du texte de l’évangile selon saint Jean que le Père, le Fils et l’Esprit Saint soient désignés clairement comme des Personnes, la première étant distincte de la deuxième et de la troisième, et aussi les trois entre elles. /…/ "L’Esprit... vient du Père" (Jn 15, 26) et le Père "donne" l’Esprit (Jn 14, 16). Le Père "envoie" l’Esprit au nom du Fils (Jn 14, 26), l’Esprit "rend témoignage" au Fils (Jn 15, 26). Le Fils demande au Père d’envoyer l’Esprit-Paraclet (Jn 14, 16), mais, par ailleurs, il déclare et promet, en rapport à son "départ" par la Croix : "Si je pars, je vous l’enverrai" (Jn 16,7). Ainsi, le Père, par la puissance de sa paternité, envoie l’Esprit Saint comme il a envoyé le Fils ; mais en même temps il l’envoie en vertu de la puissance de la rédemption accomplie par le Christ - et, en ce sens, l’Esprit Saint est envoyé aussi par le Fils : "Je vous l’enverrai". » (Jean Paul II, Dominum et vivificantem 8)

« Dans sa vie intime, Dieu "est amour"(cf. 1Jn 4,8.6), un amour essentiel, commun aux trois Personnes divines : l’Esprit Saint est l’amour personnel en tant qu’Esprit du Père et du Fils. C’est pourquoi il "sonde jusqu’aux profondeurs de Dieu" (cf. 1Co 2,10), en tant qu’Amour-Don incréé. /…/ Il est Personne-amour. Il est Personne-don. /…/ "L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné" (Rm 5,5). » (DV 10)

2- Le Saint Esprit en Notre Seigneur Jésus-Christ

« Littéralement, "Messie" veut dire "Christ", c’est-à-dire "Oint", et, dans l’histoire du salut, le sens est "Oint de l’Esprit Saint". /…/ Voici les paroles du prophète Isaïe : "Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines. Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur : son inspiration est dans la crainte du Seigneur" (Is 11,1-3). /…/
Voici, d’autres paroles du prophète : "L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi, car le Seigneur m’a consacré par l’onction ; il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance, proclamer une année de grâce de la part du Seigneur" (Is 42).
On sait que le Serviteur du Seigneur est révélé dans le Livre d’Isaïe comme le véritable Homme des douleurs : le Messie souffrant pour les péchés du monde (Is 53). Et, simultanément, il est celui même qui reçoit la mission de porter de véritables fruits de salut pour toute l’humanité : "Il présentera aux nations le droit ..." ; et il deviendra "l’alliance du peuple, la lumière des nations ..." (Is 42) ; "pour que mon salut atteigne aux extrémités de la terre" (Is 49). Car : "Mon esprit qui est sur toi, et mes paroles que j’ai mises dans ta bouche ne s’éloigneront pas de ta bouche, ni de la bouche de ta descendance…" (Is 59, 21). /…/
Le prophète présente le Messie comme celui qui vient dans l’Esprit Saint, comme celui qui possède la plénitude de cet Esprit en lui et, en même temps, pour les autres, pour Israël, pour toutes les nations, pour toute l’humanité. » (Jean Paul II, Dominum et vivificantem 15 et 16)

3- Le Saint Esprit en Marie

« L’Esprit Saint qui, par sa puissance, prit sous son ombre le corps virginal de Marie, réalisant en elle le début de la maternité divine, rendit en même temps son cœur parfaitement obéissant à l’égard de cette communication que Dieu fit de lui-même et qui surpassait toute pensée et toute capacité de l’homme. "Bienheureuse celle qui a cru !" (Lc 1, 45) : voilà la salutation que reçoit Marie de la part de sa parente Elisabeth, elle aussi "remplie de l’Esprit Saint" (Lc 1, 41). » (Jean Paul II, Dominum et vivificantem 51)

4- Le Saint Esprit dans l’Eglise

« Jésus ajoute : "Mais le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit" (Jn 14, 26). L’Esprit Saint sera le Consolateur des Apôtres et de l’Eglise, toujours présent au milieu d’eux, même s’il demeure invisible, comme maître de la Bonne Nouvelle que le Christ a annoncée. "Il enseignera" et "il rappellera", cela signifie non seulement qu’il continuera, à sa manière qui lui est propre, à inspirer la proclamation de l’Evangile du salut, mais aussi qu’il aidera à comprendre le sens juste du contenu du message du Christ ; qu’il en maintiendra la continuité et l’identité de sens alors que changent les conditions et les circonstances. L’Esprit Saint fera en sorte que dans l’Eglise demeure toujours la vérité même que les Apôtres ont entendue de leur Maître. » (Jean Paul II, Dominum et vivificantem 4)

5- Le Saint Esprit en chaque baptisé

« "Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Selon le mot de l’Ecriture : De son sein couleront des fleuves d’eau vive" (Jn 7, 37-38). Et l’évangéliste explique: "Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui" (Jn 7, 39). C’est la même comparaison de l’eau que Jésus emploie dans le dialogue avec la Samaritaine, quand il parle de la "source d’eau jaillissant en vie éternelle" (Jn 4, 14), et dans le dialogue avec Nicodème, quand il annonce la nécessité d’une nouvelle naissance "d’eau et d’Esprit" pour "entrer dans le Royaume de Dieu" (Cf. Jn 3, 5). » (DV 1)

Françoise Breynaert, Extraits de : Maranathons de prière, éditions Sakramento.

 

Date de dernière mise à jour : 20/04/2023