Sur l’autel, c’est Jésus qui s’offre, et nous communions à lui, pour devenir « participants de la divine nature » (2Pierre 1, 4), en araméen, nous avons le mot participant, associé, compagnon, d’où dérive le mot communion.
Derrière l’autel, c’est le sanctuaire, le « Saint », l’intériorité orientée vers le Saint des Saints.
Il s’agit d’entrer en communion avec le Seigneur. Il faut savoir qu’en araméen, le mot sacrifice, offrande, signifie aussi le contact, la rencontre, c’est le mot Qourbana.
Jésus dit à Luisa :
« Ma très chère fille, agir avec le Christ fait s’estomper l’agir humain et apparaître l’agir divin. Pour cette raison, agis toujours avec moi comme si, tous deux, nous faisions la même chose. Si tu souffres, fais-le comme si tu souffrais avec moi ; si tu pries, si tu travailles, fais-le en moi et avec moi. Ainsi, en toi, l’agir humain s’estompera pour se retrouver divinisé. Oh ! comme elle est immense la richesse que les créatures peuvent acquérir en agissant de cette manière, mais ça ne les intéresse pas ! » (23 septembre 1906, Tome 7)
« L’ennemi est incapable de troubler cette âme, qu’elle ait fait son travail bien ou pauvrement, qu’elle ait fait peu ou beaucoup, parce que tout a été fait par Jésus et ensemble. Elle est paisible, non sujette à l’anxiété. Elle n’aime pas une personne en particulier, mais elle les aime toutes, divinement. On peut dire qu’elle répète la vie de Jésus, qu’elle est sa voix, les battements de son Cœur, la mer de ses grâces » (14 août 2017, Tome 12).
Luisa vivait la Passion dans une Rencontre. Jésus lui disait affectueusement : « Quand tu te sens incapable de prendre plus, abandonne-toi encore plus à moi et tu sentiras ton Jésus prier, souffrir et réparer alors que toi, tu l’observeras : je serai l’acteur et toi la spectatrice. Quand tu seras restaurée, tu reprendras le rôle d’actrice et je serai le spectateur. Il y aura ainsi alternance entre nous deux » (3 novembre 1919, Tome 12).
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jn 3, 16).
« J’ai fait au nom de chaque créature tout ce qu’elle avait à faire envers son Créateur, sans exclure les âmes perdues, parce que, pour chaque chose créée, je devais donner au Père la gloire, l’amour et la satisfaction complète. Certaines âmes en viennent à satisfaire elles-mêmes leur dette envers le Créateur quoique, cependant, aucune n’en vient à la satisfaction complète. Ces âmes unissent leur gloire à la mienne et tout ce qu’elles font se greffe à ma gloire » (19 avril 1919, Tome 12).
Nous sommes proches de ce que Jésus explique dans l’évangile en disant qu’il est la vigne et nous, les sarments (Jn 15, 1-4).
« Ma Divinité, qui avait tous les pouvoirs et voulait que j’expie pour toute la famille humaine, me fit ressentir le rejet, l’oubli et toutes les corrections que la nature humaine s’était méritées. C’était pour moi des souffrances très grandes. Comme j’étais uni à la Divinité – mon humanité et ma divinité ne faisant qu’un –, la séparation d’avec elle m’était un véritable martyre. Être aimé et en même temps se sentir oublié, être honoré et en même temps me sentir trahi, être saint et en même temps me voir couvert de tous les péchés, quels effrayants contrastes, quelles souffrances extrêmes ! Un miracle de ma Toute-Puissance m’était nécessaire pour que je puisse porter toutes ces souffrances » (3 novembre 1919, Tome 12).
« La passion est le symbole de la Passion de ma Volonté, qui, pendant des siècles, avait souffert de la rébellion de tant de volontés des créatures, lesquelles, ne voulant pas se soumettre à Elle, avaient fermé le Ciel, coupé toutes les communications avec leur Créateur, devenant les malheureuses esclaves de l’ennemi infernal.
Mon Humanité lacérée, crucifiée, représentait l’humanité malheureuse sans mon Vouloir devant la Justice divine, c’est pourquoi j’appelais mon FIAT en chaque peine, à échanger le baiser de la paix avec les créatures pour qu’elles soient heureuses, et J’appelais ces dernières en Lui, pour que la Passion douloureuse de ma Volonté puisse cesser. À la fin, ma mort qui mûrit ma Résurrection les appela toutes à ressusciter dans mon Divin FIAT […]
Alors, unis-toi à Moi et fais en sorte d’appeler ma Volonté dans chacun de tes actes et de tes peines pour qu’Elle y ait une place royale et dominante, pour qu’Elle puisse conquérir tout un chacun et se fasse connaître, aimer et désirer de tous » (31 mai 1936, Tome 34).
Prions : « Que les plaies de Jésus et les douleurs de ma Mère m’obtiennent la grâce de faire ressusciter ma volonté dans la Volonté de Dieu » (Luisa PICCARRETA, La Reine du Ciel dans le Royaume de la Volonté divine, 27e jour).
Dans son humanité, Jésus n’a pas cessé de faire la volonté du Père, c’était sa nourriture. « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son oeuvre à bonne fin » (Jn 4, 34), en même temps, sa volonté libre est restée active. Il a notamment déclaré : « c’est pour cela que le Père m’aime, parce que je donne ma vie, pour la reprendre. Personne ne me l’enlève ; mais je la donne de moi-même. Tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père » (Jn 10, 17-18).
Dès maintenant, le disciple de Jésus peut redire la prière hébraïque : « Je serai au large en ma démarche, car je cherche tes préceptes » (Ps 119, 45). Il ne s’agit pas d’une loi imposée de l’extérieur, par les puissants de la terre, aux masses dépossédées et dépersonnalisées. Il s’agit d’une vie divine insufflée dans l’homme libre et singulier.
« Celle en qui règne ma Divine Volonté n’a pas besoin de lois, car elle a conscience que sa nature se change en loi divine et, de même que dans sa nature elle perçoit la force de la respiration et des pulsations, de même elle sent la force de la loi en tant que partie substantielle de sa vie, et, parce que ma loi est une loi d’amour, de sainteté et d’ordre, sa nature transpire l’amour, la sainteté et l’ordre » (14 mai 1935, Tome 33).
« Nous avons tout créé sans être sollicité par qui que ce soit, de même que dans la Rédemption, Je n’étais soumis à aucune loi, et personne ne pouvais m’obliger à souffrir autant et à mourir ; ma loi a été l’amour et la vertu de ma spontanéité divine. […]
Celle qui opère et aime sous la contrainte en perd toute la beauté et on peut dire que ses œuvres sont sans amour et sans vie, d’où sujette à la mutabilité, tandis que la spontanéité produit la fermeté dans le bien » (21 octobre 1934, Tome 33).
Jésus explique aussi à Luisa :
« Ce qui indique que l’âme vit dans ma Volonté Divine, c’est de la voir aimer, opérer et souffrir spontanément, sans la moindre trace de contrainte ; ma volonté, qui la garde auprès d’Elle, lui communique sa spontanéité qui court dans Ses œuvres incessantes, sinon, ce serait gênant pour Elle de la garder dans le giron de sa lumière sans cette caractéristique de son mode spontané. La créature est même tout yeux envers mon Divin Fiat, car elle ne veut pas être à la traîne, mais courir avec lui, aimer avec son amour, se retrouver dans ses œuvres pour pouvoir les Lui rendre et vanter sa Puissance et sa magnificence créatrice » (21 octobre 1934, Tome 33).
Cette spontanéité n’est pas synonyme d’impréparation puisque Jésus explique aussi que la créature doit travailler son champ, mais il y a plusieurs dimensions : si une dimension correspond à l’ordre, il y a aussi cette dimension qui est autre chose que l’ordre, le non-ordre en quelque sorte. Et la vie humaine est un mélange d’ordre et de non-ordre : de loi et de liberté.
Très importante est la structure quaternaire de la création et du Temple pour comprendre qu’il y a des dimensions qui ne sont pas contradictoires mais complémentaires.
« À chaque instant, nous allons communiquer ensemble et moi, je crierai : ‘Liberté ! Liberté ! Venez tous dans ma Volonté pour jouir de la vraie liberté !’ » (27 février 1919, Tome 12).