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Paray le Monial & sens de l'histoire
Le message de Paray et le sens de l’histoire
La consécration au Sacré Cœur…
Pellevoisin, le scapulaire du Sacré Cœur
La construction d’un édifice public…
Le message de Paray et le sens de l’histoire
« Voici le Seigneur Dieu qui vient avec puissance, son bras assure son autorité;
voici qu'il porte avec lui sa récompense, et son salaire devant lui.
Tel un berger il fait paître son troupeau, de son bras il rassemble les agneaux,
il les porte sur son sein, il conduit doucement les brebis mères. » (Isaïe 40, 10-11)
Aspect théologique
« Voici le Seigneur Dieu qui vient avec puissance… »
L’Église latine, d’une manière générale, confond la Venue glorieuse du Christ et la Fin du monde. Or il n’en est rien.
Saint Paul parle de l’anéantissement de l’Antichrist par le souffle de la Venue glorieuse du Christ (2Th 2, 8). Mais ce jugement sera un salut-vivification pour les justes qui attendent leur Seigneur avec foi (He 9, 28).
L’Apocalypse de Jean explicite ce qui concerne le retour du Christ, où Jésus établira sa royauté sur le monde à travers le jugement « de la bête et du faux prophète » (Ap 17-20). Satan perdra son pouvoir de séduction, il sera enchaîné pendant le temps de la Parousie, cependant il ne sera jeté dans l’étang de feu qu’à la fin de cet heureux temps, après une ultime tentation de l’humanité (Ap 20, 7).
La royauté du Christ s’accomplira au moment de sa Venue glorieuse. Celle-ci inaugure le temps de la Parousie qui a une consistance propre et que les pères de l’Église appelaient le 7e jour, avant le 8e jour, l’éternité. Et notre conclusion donnera en ce sens une belle citation de saint Augustin.
Malheureusement, par la suite, cet enseignement fut oublié ou occulté.
Et les apparitions de Paray le Monial ne rappellent pas directement les enseignements bibliques sur la venue glorieuse du Christ, mais elles pallient à certaines conséquences de l’oubli de cet enseignement, au plan individuel et collectif. D’autres manifestations surnaturelles qui ont suivi Paray le Monial, en France ou en Belgique, d’une manière ou d’une autre, réitèrent l’appel de Paray le Monial et se comprennent souvent dans une perspective eschatologique.
Au plan individuel
A cause de l’occultation de ces enseignements, l’espérance des occidentaux a été altérée : ils n’attendent plus la Venue de Quelqu’un que l’on aime, mais la venue d’un jugement.
Sur un plan individuel, lorsque l’on attend un jugement, le regard se concentre sur les conditions du jugement, comment mesurer la gravité du péché ? Suis-je élu ? prédestiné ?
Au XVIIe siècle, pour faire court, les jésuites étaient très optimistes et quelque peu relâchés.
À l’inverse, les jansénistes étaient sévères et répandaient la crainte de Dieu.
À ceux qui étaient trop insouciants (tout le monde ira au paradis), les apparitions du Sacré Cœur répondent en parlant de l’éventualité de la perdition.
À ceux qui répandaient une certaine angoisse, les apparitions du Sacré-Cœur répondent par l’amour.
Le 27 décembre 1673, fête de saint Jean l’apôtre, Notre Seigneur montre pour la première fois à Marguerite Marie «son Cœur rayonnant de tous côtés, plus brillant que le soleil et transparent comme un cristal. La plaie qu’Il reçut sur la croix y paraissait visiblement. Il y avait une couronne d’épines autour de ce divin Cœur, et une Croix au-dessus». Telle est la description qu’elle nous en donne.
«Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen et qu’il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors qui contiennent les grâces dont ils ont besoin pour être tirés de la perdition. Je t’ai choisie comme un abîme d’indignité et d’ignorance pour l’accomplissement d’un si grand dessein, afin que tout soit fait par moi».
Au plan collectif
Sur un plan socio-politique, l’occultation des enseignements sur la Venue glorieuse du Christ des conséquences encore plus grandes. Car alors on va vouloir sa propre vision du règne de Dieu ou du monde idéal…
Tant que le monde ignorera ces choses, on trouvera des gens qui rêvent de concorde mais ne font qu’imposer leurs propres idées, à leur propre gloire... On trouvera des comités de « salut public » qui répandront la terreur… On trouvera des messianismes politiques qui, au nom d’un monde idéal, qu’il soit « libéré » ou « soumis », s’arrogeront le droit de vie et de mort sur les gens. Bref, des gens qui se substituent au Christ dans son rôle de jugement et de salut du monde.
L’espérance des hommes, même sur un plan socio-politique et collectif, doit être liée au Christ et à son retour dans la gloire, qui n’est pas la fin du monde mais l’accomplissement du dessein Créateur, avec l’image d’une Cité sainte, c’est-à-dire d’une civilisation sainte. Pour le dire autrement, l’Église va connaître un temps de triomphe, consécutif au jugement eschatologique, c’est-à-dire après l’anéantissement de l’Antichrist par le souffle de la venue glorieuse du Christ (2Th 2, 8-12). Cf. CEC 675-677.
Ceci étant dit, à quoi servirait le retour glorieux du Christ s’il n’y a personne sur la terre qui désire vivre selon l’Évangile ? À quoi servirait le retour glorieux du Christ s’il n’y a personne qui désire le règne de Dieu et de l’Agneau ? Un roi chrétien ne peut pas imposer le règne de Dieu (les chrétiens ne sont pas des djihadistes), mais il peut le préparer, et il faut que l’heureux temps de la Parousie soit le mieux préparé possible.
Les apparitions de Paray le Monial indiquent comment atteler la vie politique sur le Christ, à travers trois demandes :
1) La consécration publique et solennelle du Chef de l’État au Sacré-Cœur,
2) L’apposition du Sacré-Cœur sur le drapeau,
3) La construction d’un édifice en l’honneur de ce Divin Cœur.
Les apparitions de Paray le Monial demeurent d’une actualité brûlante à mesure que se profile la venue de l’Antichrist et de la manifestation glorieuse du Christ qui l’anéantira.
Ceux qui aspirent à la mise en place d’un régime politique chrétien, aiment se référer à se verset de saint Paul :
« Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous » (1Co 15, 28).
Mais ce verset doit se comprendre après la venue glorieuse du Christ, selon le processus de l’histoire de la fin décrit par saint Paul, et qu’il faut lire dans une bonne traduction :
« 22 En effet, c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront 23 mais chacun à son rang : en prémices, le Christ,
ensuite ceux qui appartiennent au Christ lors de sa venue, [ressuscités, ils apparaissent avec le Christ, ce sont les saints qui apparaissent avec le Christ 1Th 3, 13 ou les cavales blanches qui suivent le Christ en Ap 19,14 ou la première résurrection dont parle Ap 20, 4]
24 puis [ensuite] viendra la fin quand il remettra la royauté à Dieu le Père » (1Co 15, 22-24).
La conjonction « puis (ensuite) [grec : ειτα ; araméen : hāydēn] » au début du verset 24 laisse une consistance propre au temps inauguré par le verset 23 : c’est le « temps » de la venue glorieuse du Christ, ce que saint Irénée appelle « le royaume qui sera le prélude de l’incorruptibilité, royaume par lequel ceux qui en auront été jugés dignes s’accoutumeront peu à peu à saisir Dieu »[1], royaume qui conduit au Père, étape ultime et ineffable[2]. Malheureusement, à cause de la mauvaise habitude occidentale de confondre le retour du Christ avec la Fin du monde, la plupart des traductions remplacent le « puis (ensuite) » par « alors » (concomitant).
Avant le temps de la Parousie, les rois de la terre peuvent cependant déjà tendre à une participation à la royauté du Christ, mais il faut pour cela être investi de la justice de Dieu. Il faut que le Christ leur communique, notamment par l’Eucharistie, et sa chair et son sang et son esprit et tout ce qui est à Lui ; et les imprègne de son être sain, libre et vraiment divin.
Du XVII° au XXI° siècle
La consécration au Sacré Cœur…
On ne sait pas très bien si les demandes furent effectivement transmises par le père de la Chaize, confesseur du roi de 1674 à 1708, à Louis XIV. Toujours est-il qu’il n’y eût pas de consécration officielle sous le règne de ce dernier. Il y eût seulement un acte de consécration fait bien tardivement par Louis XVI à la prison du Temple, mais pas d’acte public.
Pellevoisin, le scapulaire du Sacré Cœur
Dès lors on peut se demander si le scapulaire du Sacré-Cœur donné par la Vierge à Pellevoisin (1876) ne serait pas une manière de répondre aux demandes du Christ à Paray-le-Monial. Porter le scapulaire du Sacré-Cœur, c’est exprimer une volonté pleine et absolue de nous vouer et consacrer à l’amour divin du Rédempteur. Alors, "le sentiment de notre amour s’attache à la volonté divine au point de ne faire qu’un en quelque sorte, selon ce qui est dit : Celui qui s’unit au Seigneur n’est avec lui qu’un esprit"[3].
La Vierge est apparue à Estelle Faguette, une jeune femme agonisante et qui fut totalement guérie après avoir uni ses souffrances aux plaies de Jésus. Ses messages invitent au calme, au courage, à la confiance... Le 3 juillet, peu avant minuit, Estelle entend Notre Dame lui dire avec un tendre reproche : « Je voudrais que tu sois encore plus calme ». « Dans la conversion et le calme était le salut, dans une parfaite confiance était votre force » (Is 30, 15).
Notons qu’en Jean 14, 27, Jésus dit qu’il donne la paix (eirènè en grec) ; mais on lit en Luc 12,51 qu’il n’est pas venu apporter la paix (eirènè) sur la terre : le Jésus de Jean dit ainsi le contraire du Jésus de Luc. Sauf qu’en araméen, on trouve deux mots différents : Jésus apporte la paix intérieure, la shlama (Jn 14, 27), non la paix mondaine, la shayna (Mt 10, 34 ; Lc 12, 51) – il n’y a qu’un mot en grec et dans les langues occidentales pour traduire.
Il ne s’agit donc pas, à Pellevoisin, du calme des fatalistes qui se laissent glisser dans le sens du courant, parfois même enfoncés dans leur fauteuil devant la télévision. Il s’agit du calme qui accompagne le courage et la confiance.
À Pellevoisin, ce n’est pas l’Antichrist qui s’est manifesté, mais le diable. La première fois, Estelle était terrorisée, mais la Vierge, en apparaissant, le fit fuir. Et Estelle précisa : « Je ne pourrais assez dire ce qu’elle était belle ! » La seconde fois, il se tenait un peu plus loin. La troisième nuit et la quatrième nuit, il se tenait si loin qu’Estelle peut à peine distinguer ses gestes… La Sainte Vierge lui dit : « Allons, du courage mon enfant ». Telle est Notre-Dame qui se désigne aussi comme « toute miséricordieuse ». C’est pour le moins énergique !
Par le Cœur sage et ouvert de la Vierge qui accueillit l’Incarnation, les chrétiens s’ouvriront à la Venue du Christ dans sa Venue glorieuse, avec un amour similaire à celui qui poussa Estelle à baiser le scapulaire du Sacré-Cœur le 8 décembre 1876.
Prenons une pause méditative… Écoutons Jésus.
Viens te reposer sur mon Cœur.
Viens écouter les battements de mon Cœur.
Les battements de mon cœur pour tes proches.
Les battements d’amour de mon Cœur qui soupirent et mendient ton amour.
Je suis le Souverain Maître de l’histoire.
Ne crains qu’une seule chose, t’éloigner des pensées de mon cœur.
Le Sacré Cœur sur le drapeau…
Au XVII° siècle, la demande de mettre sur ses étendards le Cœur adorable, demande faite à Louis XIV par le biais de sainte Marguerite Marie n’est pas réalisée.
Claire Ferchaud (1896-1972) tentera de convaincre le président de la République Raymond Poincaré qui la reçoit le 21 mars 1917 à l’Élysée. En vain. Par la suite, elle considère que la paix obtenue en 1918 n’est qu’une fausse paix, une simple trêve.
Les apparitions de Belgique
Les apparitions de Beauraing commencèrent le 29 novembre 1932 (date à laquelle saint Louis fut sacré roi de France en 1226 à Reims), et qui se terminèrent le 3 janvier 1933 (fête de sainte Geneviève, qui, avec saint Rémi, pria pour Clovis). Dans les derniers jours des apparitions, les jeunes voyants voient un Cœur d’Or nimbé de grands rayons qu’au moment de s’en aller, en écartant les bras, la Vierge découvre sur sa poitrine.
La France a eu l’apparition du Sacré Cœur, la Belgique a eu l’apparition du Cœur immaculé de Marie…
Après les apparitions de Beauraing, les apparitions de Banneux commencent par la saint Rémi le 15 janvier, et s’achèvent le 2 mars 1933, date où, en 1948, commencent les apparitions de Tournai sous le vocable de Notre Dame des étoiles (de 1948 jusqu’en 1951).
Tournai est la ville natale de Clovis. Son père était un chef païen considéré comme un roi dans l’Empire romain. Clovis lui succède et fait la conquête de ce qui deviendra la France.
Dans l’une des copies de la loi salique, rédigée une cinquantaine d’années après le baptême de Clovis à Reims, on peut lire : « Que le Seigneur Jésus-Christ dirige dans les voies de la piété les règnes de ceux qui gouvernent »[4].
Les « voies de la piété » sont difficiles à parcourir. Jésus enseigne : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21), ce qui implique une légitime autonomie du temporel (ce qui est à César), mais aussi un culte public (César doit rendre à Dieu ce qui lui appartient).
La voyante, Marguerite Choisez raconte : « Mardi 2 mars 1948 : Dans la cour de l’école, au-dessus de la grotte, le midi. J’ai vu une étoile. » Cette vision de l’étoile évoque Jésus : « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon Ange publier chez vous ces révélations concernant les Eglises. Je suis le rejeton de la race de David, l’Etoile radieuse du matin » (Ap 22, 16).
Le lendemain midi, 3 mars, Marguerite voit se former l’apparition de Marie autour de l’étoile qui se positionne sur sa poitrine. Le 5 mars 1948, l’apparition donne son nom : Notre Dame des étoiles. Elle demande de prier pour les pécheurs. On pense à la Femme de l’Apocalypse, et à ses douze étoiles, symboles de l’évangélisation basée sur l’enseignement des douze apôtres.
Marguerite continue son récit. Le jeudi 25 janvier 1951. Dans ma chambre, le soir. L’ange me dit : « La Sainte Vierge demande de bien prier pour les pécheurs, pour tous les adversaires de la foi et pour la paix. Maintenant, regarde à ta droite. » J’ai regardé et j’ai vu un cœur percé d’un poignard. Il me dit : « Le cœur est le cœur de la Sainte Vierge, et le poignard, la souffrance qu’elle éprouve en voyant que les croyants ne pensent pas assez à leurs frères. »
Donc, c’est la seconde apparition belge du Cœur de Marie…
La fête de Notre Dame des étoiles se célèbre le 2 mars et elle est autorisée en Belgique au moins depuis 2017. Elle est aussi autorisée dans le diocèse de Lille depuis 2020 par Mgr Ulrich puis Mgr le Boul’ch. Elle est aussi fêtée au Congo RDC depuis 2024… Rien ne nous empêche de la diffuser dans notre propre diocèse. (cf. notredamedesétoiles.com).
La construction d’un édifice public…
Le Christ demanda aussi à sainte Marguerite Marie de transmettre sa demande concernant un édifice public dédié au Sacré Cœur.
Mais là encore, il faudra au moins deux siècles…
Montmartre
Le 11 février 1871, pendant l’occupation d’une partie du pays par les troupes allemandes, deux députés font vœu de construire une Église consacrée au Cœur du Christ « en réparation » (c’est-à-dire en pénitence pour les infidélités et les péchés commis) car pour eux, les malheurs de la France proviennent de causes spirituelles plutôt que politiques.
Fin 1872 : Le Cardinal Guibert, archevêque de Paris, approuve ce vœu et choisit Montmartre [le « Mont des martyrs », où était vénéré saint Denis].
Fin 1873 : Il obtient de l’Assemblée Nationale une loi qui déclare d’utilité publique la Basilique, permettant ainsi que le terrain soit affecté à la construction d’une église.
Les travaux sont financés par des collectes de dons dans la France entière – souvent des offrandes modestes - dont les noms des donateurs sont gravés dans la pierre.
Le 1er août 1885, c’est le début de l’adoration eucharistique perpétuelle, les travaux n’étant même pas encore achevés. Adoration qui n’a jamais cessé depuis. Mais il faudra encore attendre 1919 pour que la Basilique soit consacrée.
Sœur Olive Danzé
Le Christ inspira à sœur Olive Danzé (1909-1968), bénédictine du Saint Sacrement, cette supplique :
« Ah France, si aimée de mon Cœur,
il ne te reste plus qu’à méditer,
pour suivre avec amour, Ton Seigneur,
qui veut en vérité te couronner.
Dépose ta main douce et blanche,
dans celle de ton Aimé Sauveur.
Il la baise et vers toi se penche,
de son regard plein de candeur. […]
J’ai soif de toi, Ô France, veux-tu Me désaltérer ?
France, en vérité, tu as tout égaré,
richesse, bonheur, tu es dépouillée.
Je peux, Ô France, tout te donner !
Si tu veux vraiment et fidèlement M’aimer,
donne ta confiance à celui qui compte tes pas,
ouvre ton cœur à celui qui te tend les bras,
ta tête meurtrie par grande douleur,
incline la sur la poitrine de ton Seigneur.
[…]
Que de fois, Ô France, j’ai vu couler de tes larmes,
les gouttelettes argentées,
en voyant tomber,
les héros et l’effondrement de tes âmes !
Ce sont, à cette heure des diamants précieux,
mérités par ta belle et pure souffrance.
Elles sont toutes comptées,
reçois ce doux baiser.
[…]
France, Paix à ton âme, Joie à ton cœur,
Je viens allumer la flamme,
Et faire jaillir ton bonheur ! »[5]
Au mois de juin 1927, Jésus communique à sœur Olive (Olive Danzé, bénédictine du Saint Sacrement) son désir divin d’avoir un sanctuaire à Paris : « Je désire une belle chapelle pour honorer mon Divin Cœur. Ce sera la chapelle du CHRIST-ROI, PRINCE DE LA PAIX, ET MAÎTRE DES NATIONS. Je veux que cette chapelle soit faite pour mon Cœur et Je serai le Roi de France et de tous les pays de l’Univers. Là viendront les âmes de tous les États pour chercher la paix et la force, et même la lumière pour vivre et mourir sous mes lois. »[6]
Les dons commencèrent à affluer, et, en 1935, le cardinal Verdier, présida la bénédiction et la pose de la première pierre de la basilique.
L’inauguration eut lieu le 27 octobre 1940, jour de la fête du Christ-Roi. Il semble que le Saint-Père ait écouté favorablement la demande de sœur Olive puisque le 16 juin 1956, le cardinal Feltin consacra enfin le sanctuaire sous le triple vocable “CHRIST-ROI, PRINCE DE LA PAIX, MAITRE DES NATIONS”.
Exclue cependant de son monastère avec deux autres sœurs, sœur Olive mourut à Plogoff, au milieu de ses proches, le 2 mai 1968. Son corps demeura non-corrompu.
Le sanctuaire du Christ-Roi fut démoli en février 1977, puis remplacé par un complexe résidentiel : les immeubles du Panthéon[7].
Sœur Olive savait que le Sanctuaire du Christ Roi serait détruit, car, dès 1946, elle annonçait sa reconstruction dans une lettre : « Alors vos cœurs et vos mains s’ouvriront à nouveau pour continuer votre générosité à rebâtir le palais du Roi des rois, édifice voulu par Lui, digne de Lui et de tous ceux qui viendront de tous les pays se prosterner devant la divine Majesté. »[8]
« La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui : ‘Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations !’ Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir. On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre ! » (Ps 21, 28-29)
Conclusion
Nous terminons donc ce premier enseignement dans l’espérance, avec une très importante homélie de saint Augustin (354-430) datant de sa première période (pré-moraliste) :
« Le huitième jour figure la vie nouvelle qui suivra la fin des siècles, comme le septième désigne le repos dont jouiront les saints sur cette terre ; car le Seigneur y régnera avec ses saints […] C’est sur cette terre effectivement que l’Église apparaîtra d’abord environnée d’une gloire immense, revêtue de dignité et de justice. Point de déceptions alors, point de mensonge, point de loup caché sous une peau de brebis. […] Dans ce moment donc il n’y aura plus de méchants, ils seront séparés d’avec les bons ; et, semblable à un monceau de froment qu’on voit sur l’aire encore, mais parfaitement nettoyé, la multitude des saints sera placée ensuite dans les célestes greniers de l’immortalité.
Ne vanne-t-on pas le froment dans le lieu même où on l’a battu ? Et l’aire où on l’a foulé pour le séparer de la paille ne s’embellit-elle point de la beauté de ce froment que rien ne dépare ? Si nous y voyons encore, quand on a vanné, la paille amoncelée d’un côté, nous y voyons d’autre part le blé entassé ; mais nous savons à quoi est destinée cette paille et avec quelle allégresse le laboureur contemple ce froment. […]
À la suite de ce septième jour, quand on aura contemplé sur l’aire même cette belle récolte, la gloire et les mérites des saints, nous entrerons dans cette vie et dans cette paix dont il est dit que "l’œil n’a point vu, que l’oreille n’a point entendu, que dans le cœur de l’homme n’est point monté, ce que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment" »[9].
[1] Saint Irénée, Contre les hérésies V, 31, 2 et 32, 1.
[2] Saint Irénée, Contre les hérésies V, 36, 2
[3] PIE XII, Encyclique Haurietis aquas (1956) § 4
[4] Extrait de : Claire MARTIGUES, Le Pacte de Reims, Ed. Saint-Michel, 1962.
[5] BOURCIER RP, La Messagère du Christ-Roi, éditions Résiac, Montsûrs, 1992, p. 255-256
[6] ROUSSOT J-B, La Colombe de France, Ibid., p. 17
[7] Cf. ROUSSOT J-B, La Colombe de France, p. 39
[8] La Colombe de France, p. 40
[9] Saint AUGUSTIN, Sermon 259.
Date de dernière mise à jour : 26/06/2025